Tu relèves tes longues tresses
Tu as vingt ans, tu te sens si belle.
La magie de ta jeunesse
Te donne des ailes
Te couvre de caresses.
Dieu que tu étais belle, grand-mère.
Ta chevelure devient plus sage
Tu abordes la trentaine
Tu as rencontré celui que j’allais appeler grand-père.
Tu es toujours aussi belle
Et la vie te fait des promesses
Pour elle, avec courage, tu fonces.
Tu veux les vivres comme des prouesses.
Ta mèche rebelle s’échappe de ton chignon
Tu te sens encore forte, tu as quarante ans
Tu adores tes enfants.
Pour eux, tu affrontes le monde.
Tu es toujours aussi adorable
Pour eux, tu restes remarquable.
La vie, tu en fais ton affaire
Tu étais comme ça grand-mère.
Sur ton front, tu lâches une mèche
Pour dissimuler une autre ride.
Tu as cinquante ans mais toujours aussi belle
Tu te dis d’une voix tremblante, seule devant ta glace
Comme le temps a coulé ! Il faut que je m’y fasse.
Puis les petits- enfants sont arrivés
Et là tout a recommencé
Même si tu as soixante ans
Et que dans tes cheveux coulent des fils d’argent
Ta mèche rebelle s’échappe toujours de ton chignon.
Mais tu trouves encore du plaisir,
A raconter à ton petit monde,
Ce qu’était ton temps, le temps d’avant.
Aujourd’hui, tu ne camoufles plus tes rides
Ta peau est tannée et sillonnée
Plus très habile, tu aimes encore rire
Ta marche lente, te désole
Même si ta mèche rebelle s’est amincie,
Tu ne perds pas la boussole
Et tu te dis : c’est ainsi la vie.
Si tu n’es plus aussi belle qu’avant grand-mère
On s’en fou, on t’aime quand- même.
Ta beauté, tu l’a portes dans ton cœur
Et c’est bien là, la plus belle des beautés.
Même si tu as quatre-vingts ans passé.

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«La poésie est cette musique que tout homme porte en soi.»