Ne dis rien, je vois de l'eau dans tes yeux
des larmes prêtes à dévêtir..
tes maux que le temps voulait adoucir..
rendre si petits, invisibles quel prétentieux...

On dit que le temps prend le passé..
en fait un paquet qui se fait boulet...
à nos chevilles attaché, pour ne pas oublier.
quoique que l'on fasse rien n'est effacé..

Lorsque le souvenir se fait insomnie
prend en otage nos douces nuits..
et nous rappelle ce temps maudit..
on l'aurait voulu mort, il est en vie !

Parce qu'il n'y a pas de mémoire sélective..
c'est viscéral çà remue les entrailles..
rien ne se voit à l'oeil nu.. quelle bataille..
nos belles pensées sur la défensive !

Je me souviens de choses infimes..
quand je fouille le tiroir de l'imparfait !
ces petits détails qui font un terrible secret.
qui dort d'un oeil dans le lit douillet de l'intime...

Le temps est un bon cavalier..
au galop sur son cheval de vent..
au trot son souffle il reprend..
et emporte avec lui nos années...

A peine le temps de le voir passer..
dans sa course folle vers l'après..
mais où va t-il donc lui si pressé.
je me le suis toujours demandé...

Ne dis rien, je vois de l'eau dans tes yeux..
je voulais te parler du temps, ce petit vieux..
qui fait tout si vite, trop vite.. ride tout de son mieux..
sait tout de demain et nous voudrait si pieux..

Ne dis rien, panse et prie ton souffrir...
dans cette église qui en oublie son nom..
alors que les murs transpirent la passion..
Ecoute ! ici on entend le temps qui respire...

Isabelle le 28 mars 2015

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