VOL DE NUIT...
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Dès que l’aube a mouillé le moindre bout de terre
Que le petit jardin voit des larmes perler
Sur les jupes des roses à peine éveillées,
La nuit transie de froid s’éloigne à pas feutrés.
Elle a caché ses peurs ses angoisses de suie
Couvert de sa peau d'ombre les trottoirs affamés,
S'appuyant pur délice sur les murs de l'ennui
Ouvrant l'obscurité aux cloportes éméchés.
Ainsi dès le matin, on la voit qui se lève,
Titubant tout son saoul, ivre de pur silence
Tel un oiseau de proie que les ailes soulèvent
Et qui sait d’un envol toute la délivrance.
Timidement hardie, épaissie par sa brume,
La nuit poursuit ce temps qui rend l'air aussi lourd,
S'aggripant aux rochers dans un élan posthume,
Disparait sans un bruit, avalée par le jour.