LA MONTAGNE S'ENNUIE../.
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J’ai grimpé tout là -haut, là -haut tout près du ciel.
Et tout était mouillé et les bois si rouillés,
Tordus d'épuisement, figés dans leur sommeil,
Découpant dans l’azur d’impensables ramées.
Et là près des rochers de grisaille parure
La bruyère sauvage, mantille ciselée
Qu'araignée pointilleuse a tissé de gelures
Revêt coiffe de fils et perles dentelées.
Où donc est le bouvreuil, le geai ou la mésange,
Aucun écho ici n’émeut le moindre ru.
Le ruisseau turbulent dans l’hivernale fange
Croule sous les bois morts par le vent, abattus.
J'ai vu de grands oiseaux à la sombre envergure
Piquer dans les nuages, disparaître soudain
Sans un froissement d'aile, l’œil aiguisé de faim
Plonger dans la prairie pour y trouver pâture.
Tout dort! Pesant silence avalé de brouillard.
Sous un frisson furtif les bois vont disparaître.
Revêtue d'un manteau rugueux de maquisard
La montagne s'ennuie, et voudrait bien renaître.
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Quand le poème a des beautés, quelques taches ne me choquent pas