Imprévisible nuit d'hiver..
elle décida de s'en aller
sans bruit .. de nous quitter..
à pas feutrés à bout de nerfs...

Elle est la défunte pleurée...
celle qui s'est échappée..
cette femme que vous aimiez..
vous l'aimerez sans doute à jamais...

Elle vous regarde peut être
assise sur son nuage gris..
allongée comme sur son lit..
de sa chambre sans fenêtre..

Elle est partie sans crier gare.
a jugé bon de mourir à sa guise..
sous le souffle froid d'une bise...
la tristesse nous ronge le regard...

Elle a oublié ses bagages..
ses bijoux ses robes légères..
ses papiers tout l'éphémère.
pour vivre le grand voyage....

Elle a touché la tête brune...
peut être était ce pleine lune..
les cheveux longs de ses filles..
assoupies dans le songe tranquille...

Elle a pris le temps d'un baiser
d'un ultime geste de tendresse
d'un bouche à bouche avec la détresse
dans un silence mortifère et sacré...

Elle est morte un quelconque lundi...
il mordait un peu le pied de mardi
repoussait l'idée d'un mercredi....
et suicidait toute une vie....

Mourir sans dire un mot..
griffonner quelques maux..
sur un message placebo...
panser la plaie, les bobos.....

Sur le coeur des vivants...
poser un gros pansement...
poser un garrot sur la veine...
qui saigne.. le sang de sa peine...


Isabelle le 12 mars 2015

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