Les rues gémissent sous les pas pressés
les passantes et passants.. ignorent..
sans question aucune dévorent..
les vitrines régurgitent leurs excès...

Je ne sais guère s'il nous faut de l'or..
de la soie, du satin plutôt que du haillon
des rivières de diamants au '' sous les ponts ''...
bourgeoise..ou bien catin errant sur le port...

Une causette avec un exclu..
il a oublié la fraîcheur d'une eau de Cologne
la bonne chère, et mendie sans vergogne...
il s'en fout d'ailleurs il a presque tout vu...

Je ne sais plus où est ma place..
sous un soleil trop peu partageur ?
j'ai mis sur ma main mon coeur..
la charité, la bonté.. en errance..

Madame la terre, monsieur le monde..
vos hôtels manquent de lits, de chambres..
dormir à même le sol à s'en briser les membres..
toucher le fond, le bitume et l'immonde...

Je vais m'asseoir un moment et penser..
sur le bord d'un trottoir les pieds dans le ruisseau..
réfléchir profondément en ramassant des mégots..
je ne fume pas.. je vais faire comme si j'étais..

Etre à terre pour mieux se relever ...
cracher, jurer et maudire ma France, mon sol..
boire pour oublier tout ce qui me désole..
puis regarder les bien pensants s'en aller...

Je ne suis pas .. mais je vais faire .. comme si j'étais..
le confort d'un chez moi, me manquera cruellement..
l'indifférence des yeux que l'on posera furtivement..
çà y est j'y suis.. je ne sais pas.. si j'y survivrais...


Isabelle le 10 mars 2015

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