Pierre en forme de cœur
que le sel a rongée
il tenait en sa main
un galet parfumé
A l'astre de son Å“il
son rire triomphant
éclaboussait le seuil
de sa bouche en croissant
Et sa tête emplumée
par les ailes du vent
saluait extasiée
son trésor d'océan
Ô ! comme elle était belle
cette ramée de joieÂ
entrelaçant le ciel
et crissant sous ses doigts …
Qu'il était beau ce chant
au creux de mon oreille
espiègle voix d'enfant
arrondie de soleil
J'avance sur la plage
au bras du souvenir
mais au bord du rivage
ne peux le retenir
Le sable du château
s'engouffre dans la mer
l'horizon entrouvert
chavire son drapeau
Et je tombe à genoux
sur ce tapis mouillé
que le soir attristé
habille d'acajou
Au sommet de la dune
adieu Ô ! doux bonheur
ton rayon s'est éteint
comme un éclat de lune
Rosaly