Combien de pas, combien d'histoires dans nos rues,
Au fil des siècles, les souvenirs fourmillent :
Strates de vies, de sentiments, de malentendus,
Autant de jalons, de marques indélébiles.
Les pavés sont les gardiens immobiles
De toutes nos histoires, des révolutions,
Des grands bouleversements, aux plus futiles
De nos gestes et bien sur de nos passions.
Heureux celui qui dans les rues de sa ville
Nourrit son âme curieuse de tous ces fruits,
Offrandes offertes aux âmes juvéniles,
Mémoire des anciens, du temps qui s'enfuit.
Deux jours après la Marche, j'écoute son écho.
La République gronde encore de ses pas,
Les boulevards sourient à tous les parigots,
Chacun de nous en est encore béat.
Les pavés de soixante huit sourient aux CRS,
Ceux de la commune pleurent les fusillés,
A Vincennes, le Veldiv est en détresse
De revoir aujourd'hui des juifs assassinés.
La mémoire des rues envahit les esprits,
Si Paris nous guide comme il l' a fait si souvent,
Si nos cœurs s'ouvrent aux autres maintenant,
Les lendemains seront souriants pour nos enfants.