Plume d'or Inscrit le: 17/3/2012 De: vichy Envois: 556 |
Casanova des bois J’étais l’audacieux rossignol affectueux L’âme fragile et le cœur sentimental, Un adorable bohémien séditieux J’enchante les cœurs des belles, Et je m’adonnais à leurs beaux jeux.
J’étais le Casanova des ondoyantes rivières, De branche en branche je vagabondais, Dans les bois et les clairières, De la fraîche source je m’étanchais Et m’envolais en douceur dans les airs.
Quand la lune brillait, mon cœur se réjouissait, Je chantais l’amour tout joyeux et fier Et le silence de la nuit, de ma voix, s’emplissait En bienheureux solitaire ; J’immigrais de l’automne à la fin de l’hiver.
Mais quand s’éveillait le doux printemps, Pour vêtir ses forêts et ses immenses prés, Ses vallées et ses rivières en voile verdoyant, La nostalgie enflammait tout mon corps ailé Et mon cœur devenait souffrant
Je fredonne alors mes tristes mélodies Pour conter mes peines et mes rêves perdus Pleurant les beaux jours écoulés de ma vie Ma jeunesse d’hier et ma vieillesse d’aujourd’hui Et mes espoirs que les vents ont dissipés depuis.
Dans la ronce aux branches entrelacées Et aux épines en dards émoussés, Ma voix enrouillée et mon corps affaibli Je me tais pour subir le reste de ma vie Loin de ceux que j’ai aimés et de mes amis
Mon plumage luit, mais mon cœur est attristant Brillant et bref reflet de miroir, était mon temps Douloureux, sombre et dru est le mal de l’oubli Quant tout s’efface puis devient creux, sans écran Aussi ténébreux qu’une vision dans le noir de la nuit
Adieu buissons, ruisseaux et soleil d’automne Prairies sans ombres et profond bois, Mes frêles ailes, lasses, m’abandonnent. Que les agiles flots emportent mon corps très loin Et que les galets de la rivière l’enterrent sous les sédiments.
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