La chair promise.
La chair promise.
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en tirant le rideau sur un jour sale,
le rayon vibra sur un corps vautré, abyssal.
Quand je reçus, en pleine tête,
la pierre de lumière,
Une absinthe aux portes des chambres délirantes,
Je cachais, au rideau en éclipse,
des romances entières,
Rendez-vous de contrebande, pour toute une nuit errante.
descendre près des contrées des hommes,
Tout au long de sentiers tristes et battus,
touchant des yeux le grand ciel d'automne,
des tas d'oiseaux foudroyés tombent, abattus.
En cachette, je buvais des grands verres de mémoire,
Dans ce corps inhabitable,
saignant aux places pudiques,
Vagabond de l'enfance, dans son grand habit noir,
Se couchant dans la nuit,
à travers les feuilles publiques.
Je cherchais mes morts en descendant aux puits,
Les torches délirantes, dans leurs cortèges de larmes,
Avec de longues Ophélie, flottante au courant qui fuit,
Une couche délirante remplie d'équinoxes, de charmes.
Les chouettes, à l'empennages crucifiés,
Contre les portes aux poignées de mains ivres,
Me faisaient boire l'encre des mémoires mortifiées,
Des verres entiers de mauvais alcools à vivre.
Des cortèges de chats,
trônant sur les tables d'arsenic,
Lançaient aux parcs à ossements des paillettes magiques,
Bijoux barbares,
phalanges sous l'abri des regards,
jouant mortellement aux dés, défiant le hasard.
En ce temps là , la rêverie était admise,
Affalée à côté, s'adonnait la chair promise.
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Illustration : La chambre de Balthus. 1954.
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