les petits cailloux

j’ai déposé des petits cailloux, par millier,
tout au long du chemin qui me menait à toi,
des cailloux noirs, des gris, des blancs de plume,
des formes douceurs, des morceaux de brumes,
des petits morceaux d’amour et d’émoi,
autours de nous comme un rempart pour l’éternité.

les pierres noires c’était pour la douleur cristallisée
éparpillées mais rapprochées dans ce couloir étroit,
des lettres tristes au sang des cruelles infortunes,
aux pâles reflets de nous deux sous la lune,
ces petites étoiles de lumières qui brillaient en moi
autours de nous, érigées comme des murailles au passé…

Les pierres grises pour ne pas m’ égarer,
me permettaient de rester sur la bonne voie,
sans m’éloigner des troubles et de l’amertume,
qui restaient étouffés, muets dans le porte plume,
en me laissant la liberté de tous les choix
ceux que tu ne pouvais ni comprendre ni accepter.

les pierres blanches étaient les paroles passionnées
qu’on hurle avec véhémence dans les portes voix,
celles qui disparaissent dans l’orage et l’écume,
quand l’océan vomit les regrets posthumes
sur la plage des souvenirs rejetés, sans foi ni toi,
des petits galets dans le temps emportés…

j’ai déposé des rimes sur la page, par millier,
tout au long du chemin qui m’éloignait de toi
des vers noirs des poèmes gris en larmes de plumes
des forme tendresses, gravées à jamais sous le bitume,
ces petits cailloux, fantômes de ton monde dur et froid,
sont venus dans mes rêves, toutes les nuits m’inspirer…