La complainte de la rime égarée,

Je l’entends parfois la nuit gémir
perdue sur les chemins de l’oubli
j’entends ses larmes et ses cris
et ses maux cruels qui la font souffrir

Je distingue dans ses langoureux soupirs
les désirs qui animent son cœur épris
les tristesses qui alimentent ses écrits
dans les reflets des miroirs aux souvenirs

Eperdue, sur des chemins sans retours
elle essaie en vain, de se retrouver,
comme si elle n’avait jamais cesser d’espérer
reconquérir son bel et grand amour

Egarée, dans la brume, sans autre recours
elle exalte les mots qu’elle souhaite sanctifier
elle sacrifie des vers, aux poètes sans bûcher,
aux flammes des passions sans détours

Ses lamentations dérivent comme un bateau ivre
ses vers se brisent sur l'écueil sans bruit
déclinés en quatrains, des mémoires alanguies
dans ses mots qu’elle essaie de faire revivre

Elle hésite, ne parvient pas à choisir,
sa plainte muette s’éteint dans la nuit,
il est temps de prendre part à cette poésie
avant l’aube d’une complainte à écrire…