Nous avons vu ces mages
Tirer de leurs chapeaux des lapins
Nous avons longé les marges
Des écritures niées par le calepin
Toi et moi nous sûmes
Tout est faux
Les écrits comme les lapins

Nous avons côtoyé ces prophètes
Qui nous miroitèrent tant de merveilles
Nous avons ramassé toutes les miettes
Dédaignées par leur orgueil
Toi est moi nous vîmes
Toutes ces victimes
Tombées pour des sornettes

Nous avons suivi ces chemins
Qui devraient conduire au bonheur
Nous avons fait face à ces chiens
Qui nous prédisaient le malheur
Toi et moi découvrîmes
Qu’il n’existe nul crime
Plus cruel que leurs horreurs

Reste
Il fait bon ici
Chante
On est bien ici
A mi chemin de leur enfer
Le dos tourné à leur éden

Reste
Et relis –moi ce poème d’insolence
Chante
Et réinvente-moi l’autre silence

On est heureux de n’avoir que nos corps nus pour nous couvrir
On est heureux pour n’avoir que nos regards pour nous unir
On est heureux pour n’avoir que nos envies pour nous nourrir
On est heureux de ne croire qu’en notre amour pour nous bénir

Ait Slimane Hamid