« Narcisse ! Approche, approche ! et sur l’onde troublée,
Glisse comme autrefois sur le flot assoupi,
Ta main où nait sur l’eau, l’image dédoublée,
Quand tu penches ton front à la berge, accroupi ! »
« Narcisse ! Approche, approche ! » Et l’ange sur la rive,
Assoiffé s’avança dans les herbes. La voix
Se tut. Il se pencha sur les flots où l’eau vive,
Berçait l’ombre légère au rebord des parois.
Il but. Il avait soif. Et lorsque son visage,
Parut sous le ciel pâle au lit du paysage,
Il jeta sur les eaux un regard allumé.
C’est ainsi qu’au miroir d’une source, Narcisse,
Jeune enfant vint mourir de s’être trop aimé.
Tandis que la Nature, attristée et complice,
Versait sur la fontaine un sanglot embaumé.
22.07.14
Un jour qu'il s'abreuve à une source, Narcisse voit son reflet dans l'eau et en tombe amoureux. Il reste alors de longs jours à se contempler et à désespérer de ne jamais pouvoir rattraper sa propre image. Tandis qu'il dépérit, Écho, bien qu'elle n'ait pas pardonné à Narcisse, souffre avec lui ; elle répète, en écho à sa voix : « Hélas ! Hélas ! ». Narcisse finit par mourir de cette passion qu'il ne peut assouvir. Même après sa mort, il cherche à distinguer ses traits dans les eaux du Styx. Il est pleuré par ses sœurs les naïades. À l'endroit où l'on retire son corps, on découvre des fleurs blanches : ce sont les fleurs qui aujourd'hui portent le nom de narcisses (source, Wikipédia).
La photo est celle du tableau "Narcisse" du peintre Le Caravage.
« La poésie c'est la langue complète, la langue par excellence qui saisit l'homme par son humanité tout entière, idée pour l'esprit, sentiment pour l'âme, image pour l'imagination, et musique pour l'oreille ! » Alphonse De Lamartine .