Souvenirs troublants

Te souviens-tu ma mie de nos folles caresses
Et de nos nuits d’amour à jouer tous les deux
Te souviens-tu aussi que sans rien ne paraisse
Nous vivions de cela dans un esprit joyeux.

La vie nous a changé en créant la famille
Nous nous sommes donnés à chérir nos enfants
Il n’était plus question d’aller sous la charmille
Il fallait les nourrir et occuper leurs temps.

N’ayons pas de regrets, la chose était très noble
Nous avons réussi mieux qu’on le supposait
Et si nous ressemblons aux ceps dans un vignoble
Nos raisins ont bien su après nous succéder.

Ainsi disait l’ancien à sa vieille compagne
En tisonnant les braises à l’âtre confiées
Nos amours maintenant sont châteaux en Espagne
Je ne vois pas pourquoi on devrait être inquiets.

Mais tu ne me dis rien et pourquoi cette larme
Que je vois s’en aller de ton œil fatigué
Aurais-tu des regrets, car vois-tu, tu m’alarmes
Hélas ma douce amie, on n’y peut rien changer.

Et tout comme autrefois, mais là dans le silence
Ils s’étaient rapprochés pour un tendre baiser
L’horloge de la vie maintenait sa cadence
Les emmenant ainsi vers leur éternité.

Chibani