Nous étions rassemblés au milieu de la place.
Père avait posé ses mains sur mon visage,
Je regardais ces hommes aux regards de glace
Leurs armes a la main, comme seul courage.

Mère serrait ma main dans la sienne tremblante
Implorant notre amour d'un terrifiant regard,
Il avait dans les yeux cette force impuissante,
De dernière défense ,et d'ultime rempart.

Le ciel était couvert par d'immenses nuages,
Les cimes des montagnes noyées dans le brouillard
Dessinaient sur nos vies un funeste présage,
Je n'avais que ma peur, comme unique étendard.

Je me souviens souvent de ce moment brutal
Quand ces fauves insensés emmenèrent papa,
Ces bras qui m'étouffaient me feront toujours mal,
Ses larmes qui coulaient annonçaient son trépas

Je me souviens du bruit des armes qui crépitent,
De son corps sans vie allongé là par-terre,
De ce geste furtif avant qu'il ne nous quitte,
Il à tourné la tête, il regardait derrière.