Je suis de ceux

Je suis de ces gens-là,
Qui ne savent pourquoi,
Chaque jour différent,
Se brise en éclat.

Je suis de ceux qui disent,
Ce qu’ils ont de bêtise,
Comme unique talent,
Et comme joie soumise.

Je vis à petit feu,
Dans la cheminée féroce,
Qui célèbre ma noce,
A chaque pas frileux.

Je suis partisan des indécis,
Partisan des « je ne sais rien »,
Des divergences je m’habille,
Cousu du passé en fil de lin.

Je ne suis qu’un oiseau,
Qui vole avec ses frères,
Mais qui préfèrerait l’eau,
Le chant du ruisseau,
Assis au bord de la rivière.

Je ne suis qu’un chien,
Qui aboie sans raison,
A tous les bruits au loin,
Qui voudrait voler si bien,
Pour changer de saison.

Je suis de ceux qui veulent,
Sans savoir vraiment quoi,
L’amour, la peur, la haine et la joie,
Et qui souvent se retrouve seul.

Qui pleure sur son sort,
Sans vouloir le quitter,
Une dernière fois encore,
Avant de tout cesser.

Rien n’est clair dans mon esprit,
Une face perdue dans le ciel,
Un nuage mélangé, superficiel,
Qui s’éclaircit de pluie en pluie.

Et qu’en bien même,
Que je m’évade,
Je me retrouve vite en rade,
Dans l’océan des problèmes,
Je ne songe qu’à la noyade.

Mais si je doute de tout,
Que je n’aime rien et son contraire,
Une chose dont je suis fier,
C’est d’être un enfant de vous !

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