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Présentation, (terza-rima)
Je veux la présenter, elle est un phénomène, On la nomme Momo, mais ce n’est qu’un pseudo ; Je veux lui dédier mon plus joli poème.
Mais je lui dis souvent que j’en ai plein le dos, Fini de te soûler, de téter la bouteille, Car tu tombes au sol comme un despérado.
Elle entonne souvent, et cela m’émerveille, De grivoises chansons à la gloire de l’eau Et puis repue enfin, hélas elle sommeille.
Ma cave regorgeait de bons vins de Bordeaux, Mais il ne reste plus que quelques vils cadavres, Et elle a siphonné mon ultime tonneau,
Disant chercher la paix, ne trouvant pas son havre, Momo il faut coucher, tous les soirs au plumard Et la déshabiller, hélas cela me navre
Car je découvre alors, son ventre de trimard, Son corps violacé, témoin de sa morale, Et son nez recourbé, couleur de vieux homard.
Puis au bout d’un moment, la voila qu’elle râle, Je lui lève les pieds pour activer le sang Et j’admire en passant ses dessous de vestale
La désincarcérant de ses bas indécents, Abominables braies qui offensent la vue, Mon geste prédateur est bien embarrassant.
Face à ses doigts de pieds, craignant une bévue, Je vais la chatouillant, pour qu’elle se réveille ; Nul réflexe apparent, elle en est dépourvue.
Et je m’efforce en vain, tirant sur ses oreilles, De remettre son chef à la meilleure hauteur, Elles me font penser à ces bonnes merveilles,
Que Momo me faisait, avec grande douceur, Lorsqu’elle était à jeun, peu après sa naissance. Ce que je dis est vrai, je ne suis pas menteur.
Momo a bien changé, ce n’est pas médisance, Elle a bu tout mon vin, et toute ma boisson, Avec beaucoup d’entrain et grande jouissance.
Il ne me reste plus qu’à jouer du basson !
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