Je les ai vus partir, âmes d’incertitudes,
Récitant dans la nuit en prières univers
Tout ce qui à genoux se prie de solitude
Dans l’espace étouffé du grand cercle d’hier.

Ils cherchaient en partance l’Astre de Minuit,
Imitant de patience l’Eram d’un chemin
Rêves d’adolescents en instants d’agonie
Poursuivis d’aujourd’hui, renaissance demain.

Je les ai vus sourire, d’espoir se buvant,
Engloutir le temps de leur bouche avide
S’enrouler de rivières, regards frissonnant
Et garder de l’instant l’Amour chrysalide.

Je les ai vu renaître, nus et innocents
Suppliant le présent d’ouvrir la fenêtre
Pour que de jours vivant cessent le paraître
Accroché à leurs tours tel un lierre grimpant.

Je les ai vus blottis, et de peurs enlacées
Doigt sur la bouche se priant de se taire
Aux frissons découverts de leur peau oubliés
En désirs tremblés messagers de leurs mers.

Je les ai vus s’aimer, unité d’un désert
Franchir d’éternité ce qui se perd en vain
D’une lumière voilée au flambeau qu’elle retient
Un rêve qui se noie pour que l’autre espère.

J’ai posé en leurs mains, la clef de ce royaume
Je ne fus baladin que de notes jouées
Mais quand je vois briller sur leur tête couronne
Je me dis que l’Amour n’est que de Vérité.


A/Aïna.
Août 2013