L’écume et le nuage

Il y a certainement très longtemps,
Dans un univers sans doute imaginaire,
Peu après la création d’un nouveau monde
Et la colère déchirante de la planète mère,
Le souffle des alizés brulants,
Berçait avec délicatesse l’onde.

Les nuages et la mer, unis éternellement,
cumulus dans leurs manteaux ternes
en miroirs dans les flots qui grondent,
à l’écume des océans, le gris des sternes,
rapprochaient inéluctablement,
leur humeurs libres et vagabondes.

l’écume se distinguait dans le ciel et ses ombres,
le nuage dans le regard des profondeurs,
dans l’azur s’envolaient des mots arc-en-ciel,
d’une douceur et d’une lumière qui inondent,
du firmament coulaient larmes sans pareilles,
l’amour, l’union unique créatrice et féconde…

les hommes construisirent des temples et des autels,
pour honorer mers et cieux qui leurs donnaient la vie
puis bâtir des villes qui vomissaient leurs ordures immondes,
détruisant les océans, transformant l’écume noircie,
ne laissant aux arabesques laiteuses que des regrets éternels,
des brumes industrielles et des pollutions nauséabondes…

l écume et le nuage furent dissociés à jamais,
mais rien ne sépara jamais le reflet, dans l’onde,
aujourd’hui encore, on raconte que cirrus et écume,
sont comme des amants noyés par l’amertume,
comme deux êtres séparés qui s’aiment d’une passion profonde,
Unis pour l’éternité lorsque la voute céleste est furibonde…