Je lance mon navire sur l’asphalte salée
Dans le roulis du monde, je pars en solitaire,
Je ne veux plus entendre les douleurs de la terre,
Toutes voiles dehors, au vent, je veux hurler !
Je veux voir les soleils, les crépuscules lents,
Étourdis de beauté dans l'horizon serein,
Délaissés par les nues aux projets incertains,
Et quitter la clairière de mes arbres géants.
Dès le petit matin dans la brume pleureuse,
La coque flagellée par d’épineuses robes,
Glissant entre les pins au craquement de l’aube
La musique des bois s'élancera joyeuse!
Et je croirai entendre un brouhaha d'envol,
Mystique rêverie d’un esprit d’aventure,
Chante la canopée à la vaste envergure
Pareille à l'alouette qui dans les airs, grisolle.