Le champ du signe....
Aujourd’hui de dépit, en ta froide masure,
Tu regardes passer dans leur verte écriture
Mes poèmes, de loin.
Et ta lèvre gercée ânonnant chaque texte
Se flétrit tout soudain dénonçant le contexte
Qui condamne au recoin.
Mais quand le chaud soleil bronzera ta figure,
Effaçant de la ride une vaine envergure,
Tu riras de nouveau.
Dès lors les souvenirs te reviendront en tête
Pour fleurir les prés verts où se dresse la fête
Des aimants de caveau.
LÃ , sirotant le vin qui fait tourner la nue
Je te dirai des vers de fougue soutenue
Qui sauront te bercer.
Et toi cherchant toujours une fort belle image
Te voudras revenir tout près du bleu rivage
Pour aller converser.
De vagues en roulis nous ferons la causette
Simulant d’être là sur la noble Croisette
Où jadis nous partîmes.
Ne pense plus qu’au jour où l’espoir est antienne
Qui redonne au blason sa couleur fort ancienne
Avant qu’on ne l’abîme.
J’ai vu beaucoup de gens se plaindre de la terre
En l’accusant de maux qui nous jettent parterre
Sans jamais nous choyer.
Mais eux, que font-ils donc pour mériter la vie
Qu’ils disent agréable à donner de l’envie
Pour ne point se noyer.