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Elixir de sagesse

Tu m’as gravé le cœur d’une cruelle empreinte,
Un fardeau que je porte et qui m’est étranger,
Quelque chose de toi, le sceau de ton étreinte,
Ou peut être le poids de l'amour effacé.

Si j'avais attaché à l’émotive attente
Quelques mots de velours pour adoucir ma peine,
A l’ivresse d’aimer si tristement latente,
De ma raison j’aurais arraché toutes chaînes.

Car enfin dites-moi, vous réclamez tendresse,
Je connais votre cœur fermé à tout espoir,
Alors s'il fût épris, fût-il si maladresse,
Ô que j'aime à vous dire et aime à vous voir.

Cette marque de vous ne peut ternir l’aurore,
Ni les heures d'un jour qui me conduisent à vous,
Au cruel crépuscule je vous attends encore,
Il n’est point de fardeau si le cœur se dénoue.

Souvent par la tendresse, élixir de sagesse,
Il faut sans défaillir, constance à aimer,
Dormant dessous la cendre, il est une paresse
Offerte à la vieillesse qui la fait accepter.