L’écorché vif ne peut une nouvelle peau
Et montre dépouillé, tattoo sur la timbale
Pour taire sa laideur, insigne bleu, un mot
Une épigraphe à vie et pour pierre tombale.

En l’encre indélébile, il y a majesté
Elle lave les heurts et décharné sublime
Apaisant l’ingrate, la torve cécité
Qui toise le sein nu du fond de son abîme.

Le cuir du troubadour est d’un heureux confort
Pour les os et le dos vermoulus de l’ivraie
Qui dit qu’un poète ne vaut qu’une fois mort
Et son chant ne pouvant couvrir les cris d’orfraie.

Mais ne sait la bête que frappé en son flanc
Ecorché, dépecé, le poète se couche
Pour que muse jaillisse ainsi qu’Eve d’Adam
Et que fuse l’Amour, tattoo vif, de sa bouche.
A.Alloun.