Ne dites plus jamais : « Je vous emmerde »

Ne dites plus jamais, jamais: « Je vous emmerde ».
Jusqu’ici on offrait un rein, parfois son sang,
Pour l’inconnu, l’ami qu'on ne voulait pas perdre,
Afin de le garder près de soi plus longtemps.

On apprend qu’une femme de quatre-vingt six ans,
Qui pensait dire adieu bientôt à cette terre,
Son état de santé allant en empirant,
Elle était résignée, ne pouvant rien y faire.

Elle bénit d’une femme le geste salutaire,
Qui prolongea sa vie ici-bas quelque temps,
Sa belle-fille pour ce don se porta volontaire,
Et honora ainsi le père de ses enfants.

Tous les antibiotiques étant inopérants,
Elle ne dit plus un mot, pleure et se désespère,
Sans ce coup de génie du médecin soignant,
Elle serait aujourd’hui dévorée par les vers.

Elle n’a pas voulu voir brancher le cathéter,
N’a pas senti la sonde qui glissait lentement,
Au monstre qui la ronge on déclare la guerre,
Il faut l’éliminer et sans perdre de temps.

Tuer le nano-brigand qui la tue doucement,
Tuer cette bactérie qui mortifie sa chair,
Qui va l’anéantir inexorablement,
Il faut aux intestins de nouvelles matières.

C’est ainsi que des selles a eu lieu le transfert
De Lucie à Joëlle, la mamie des enfants,
C’est une guérison sans effets secondaires,
Sauf que, dans quelques jours, elle verra le printemps.

Dumnac