Il y a des voyages à la première page
Il y a des voyages qui ne commencent pas
Il y des voyages dont nous n’avons pas l’âge
Il y a des voyages dont on ne revient pas.

Il y a des voyages odeur livre d’image
Libérant nos émois de ce qui nous soulage
Un œil étincelant à l’orée des feuillages
Il y des voyages éclairs dans les orages

Tous ces livres écrits que je ne lirai pas
Tous ces rêves finis que je n’écrirai pas
Leurs modèles réduits superbes chevaux sages
Leurs chemins de halage au pas de mes ennuis

Tous ces disques tournés sur des électrophones
Leur tempo minuté en croches de trombone
Toute une éternité et le saxo qui suit
En traînant dans la nuit, trébuchant sur un si.

Ces pages de musique au dessin de patience
Chevauchée héroïque de la désespérance
De ces cœurs enchantés dont plus rien ne m’étonne
Vers la fin de l’été en ronde monotone

Et ces frissons glacés en larmes sur les vitres
Figés par la buée de mes droits au chapitre
Ma pantomime experte en dessinant le titre
Me laisse un libre arbitre et une porte ouverte

Passant par là, l’extase étage ses degrés
M’extirpant de la vase vers le ciel à portée
Érigeant ses poèmes que ma main va cueillir
Sur des ailleurs d’eux-mêmes ne voulant pas mourir

Il y a des voyages, qui me font revenir.

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Cultivez votre amour de la nature, car c'est la seule façon de mieux comprendre l'art! (Vincent Van Gogh)