La compagnie du capitaine m’était aussi fort
agréable car bien que nanti d’une personnalité
exécrable, l’homme qui conduisait notre navire
marchand, cachait sous cette intransigeante
apparence, une bonté de cœur et une hauteur
d’âme qui auraient sans doute pu guider

bon nombre de ses hommes d’équipage si
celles-ci avaient été appréciées en tant que
telles. Cependant l’homme rubicond demeurait
rude, abrupte et implacable quant aux positions qui
étaient les siennes afin que d’éviter ne serait
-ce que d’entendre le moindre soupir, la moindre

contrariété susceptible de causer puis d’encourager
le point de vue souvent divergent de son équipage. Il
déléguait à son second la charge de l’ordonnancement
des tâches et s’adonnait à l’écriture de son journal
comme à l’intendance de l’approvisionnement
de ces derniers afin que d’éviter de se rompre à la pensée

coutumière selon laquelle il s’évertuait à affronter
le diable en personne dans le but d’échapper
à ses démons. Mais ce jour là, je dois avouer
que bon nombre d’entre eux changèrent
d’opinion, j’étais en effet aux premières

loges de ce qui se déroula sous mes yeux et
je puis alors vous dire quel fut le véritable courage de
cet homme, en vous racontant ce qui se
passa à l’entrée du petit port d’Anfa, situé

non loin du Bouregreb...

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