Fin

Quand je peux je me force d’être à la hauteur
Mais plus passe le temps et plus ce n’est plus l’heure,
Voilà que je m’endors à la fin du repas
Et que tu es remplie de honte pour cela.
Je ne suis plus celui dont tu étais si fier
Toujours bien éveillé, toujours le pied en l’air,
Je ne suis plus hélas qu’un être sans ressort
Qui subit la douleur et accepte son sort.

Certains vivent longtemps ignorant des tracas,
J’en suis bien désolé mais ce n’est pas mon cas,
Mon corps ne répond plus à mes faibles désirs
Et cette décadence est chaque jour pire.
Je sais bien que pour toi cela n’est pas marrant
Que tu n’as prévu ce schéma dans ton temps,
Alors il va falloir que je prenne la main
Pour que tu vives mieux les prochains lendemains.

Je sais bien que tu dis que tu veux mon bonheur
Et que quoiqu’il m’arrive tu seras mon tuteur,
Moi je vois simplement chaque jour un peu plus
Que mes difficultés te laissent plus déçus,
Que les réalités des tourments que je vis
Sont trop incompatibles avec tes envies,
Et que chemin faisant tu ne supportes plus
Le compagnon nouveau que je suis devenu.

Alors il va falloir que j’en tire la leçon
Que je te laisse seule pour vivre tes passions,
Si ta vie par ma faute est par trop perturbée
Que j’aille en d’autres lieux les prochaines années.
Mais je n’ai pas le cœur à reconstruire ma vie
Et c’est peut-être mieux que tout s’arrête ici,
Je ne serai jamais vraiment devenu vieux
Tu n’aurais pas aimé, mieux vaut se dire : Adieu.

Le Perreux sur Marne, 3 février 2013 - 269