L’horloge de parquet ancrée dans le salon
Martèle sans arrêt les heures de la vie.
Engrangeant en cadence et jusqu’à l’obsession
Les bonheurs, les malheurs, même les tragédies.
Elle bat la mesure, indifférente à tout ;
Ni tourments ni plaisirs ne l’émeuvent jamais.
Implacable et cruel son balancier se joue
Des chagrins, des ennuis, des guerres et de la paix.
Elle a connu la gloire des amours rêvées,
Les naissances prévues et les morts dramatiques,
L’écœurement mortel des passions compliquées,
Elle a frôlé de près la vieillesse critique.
Dans une indifférence à tout ce qui l’entoure,
Témoin privilégié des drames qui se jouent,
Elle va son chemin maintenant et toujours,
D’un tic tac lancinant qu’aucun heurt ne déjoue.
Pourtant quel beau roman elle pourrait tisser,
Entremêlant les fils tirés de chaque histoire
De ces simples héros qui tous l’ont côtoyée,
Et qui certainement sauraient nous émouvoir.
Août 2010