ô, mes amis, je ne saurai vous dire
L'inquiétude du moment, quand
à l'approche de la saison froide, soupirent
encore les émois du printemps,

Les ébats de l'été puis de l'automne égayé
Par quelques évolutions, mon coeur
Est empli d'aménité car il me faut vous confier
Combien les temps difficiles, traversés

Par la peur du lendemain, emplissent
De chagrin nos nuits et nos jours, meurtris
Du sceau du sentiment des autres, fusse
-Il fugace, prégnant ou lancinant, si

Empli du ressenti des fragrances de l'air du temps
Qu'il affaiblit, avili, terrorise et contamine notre
monde contemporain plutôt que de se tourner
En toute simplicité vers l'appréciation de l'instant
Présent si cher à nos philosophes, en notre
Esprit si difficile voire impossible à maîtriser,

il suffit peut-être alors de se dire que tout est
Quantifié, qualifié, ad vitam aeternam, pour
Comprendre et se satisfaire tandis que l'impatience
Gronde, féconde, infiniment inutile car
porteuse de déperditions et d'oublis, de méfiance,
d'outrecuidances et d'imperfections, de ces
Effets d'annonce qui, ici et là promettent
L'accomplissement des besognes nécessaires
A la survie des amis, des héros et des démunis
Transis et perclus de froid en ces temps où l'indifférence
Nourrit puis détruit l'idée même qu'il suffit
De quelques vêtements pour sauver une vie,
Nonobstant, puisque la faim et la soif en cette
Epoque de disette causent tant et tant de vers
Et d'admiration, il ne suffit plus que d'attendre la fin de l'hiver...

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