Le Petit Prince.
Soixante dix ans,
C'est important.
Le Petit Prince,
Si simple, si mince.
Rêve enfantin,
Parfum lointain.
Roman photo,
Rose dans l’eau.
Un conte moderne,
Sans aucun cerne.
Soit, il nous berce,
Soit nous transperce.
Une lecture,
A deux mesures.
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C’est d’Amérique,
D’outre Atlantique,
Qu’en quarante trois
Paraissent les droits
De cet ouvrage,
Pour tous les âges.
J’ai cinquante ans,
Je suis l’enfant,
D’Exupéry,
Alors j’écris.
C’est le moment,
Le bel instant.
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Je prends sa main,
C’est mon destin.
Rose et renard,
Fables et égards.
Des métaphores,
Toujours encore.
Mes premières pages,
Rendent hommage,
A des jours sombres,
Colorés d’ombres.
C’est « Le Mistral
Et les Cigales*. »
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Car cet Antoine,
Tel un chanoine,
Aurait pu dire :
« Je reste écrire,
Dans cet écrin,
Moi l’écrivain. »
Oui… et bien non,
Il part au front.
Pour lui l’utile,
N’est pas futile.
Etre aviateur,
Fut son malheur.
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Dernier ouvrage,
L’ultime page.
Son testament
Dans le tourment,
D’un imminent,
Débarquement.
Noir ce tableau,
Fut son tombeau,
Car quelque temps
Auparavant,
Il survolait
Et repérait.
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Il a péri,
Fini sa vie,
Non loin d’ici
Pour son pays.
Dans un avion,
Sans réaction.
En immersion,
Pour quelles raisons ?
Pour des photos
Et quelques mots.
Un trait de plume,
Signe posthume.
*Déjà posté sur OASIS