Plume de platine Inscrit le: 23/10/2012 De: Bassou - YONNE Envois: 5193 |
Le MISTRAL ET LES CIGALES (la seconde guerre mondiale racontée aux enfants) LE MISTRAL ET LES CIGALES (Le professeur) Vient le mistral, Sonnent les cigales. L’un se souvient, Toutes de rien. Chant de bonheur Sur champs d’honneur. Le bleu s’installe, Riez cigale. Elles ont chantées Bien tout l’été. Mais aujourd’hui, Non ! Plus de bruit ! ------------------------------ Lui (Le Mistral), était là Ce matin là . Le bruit du vent, Comme souvent. C’est la mémoire De cette histoire. Elles (Les Cigales), sont jolies Graines de folies. En nonchalance, Est-ce une chance ? C’est l’inconscience, Belles innocences. --------------------------------- Parle Mistral, Toutes s’installent, Elles t’écoutent, N’est plus de doute, De l’éphémère, La guerre dernière. (Le Mistral) Bientôt cinq ans, C’est trop c’est tant, Que mon pays Est envahi. Moi, je suis là , Je souffle tout bas. ----------------------------------- Nous sommes en France, Ciel de Provence. Là , tout en bas, Région P.A.C.A. Un coin du Var Qui se prépare. Pour un grand jour, Met ses atours. La Croix Valmer Et Cavalair, Elles sont deux villes, Face à trois îles. ------------------------------- Celle du levant, Soleil devant. De Porquerolles, La belle idole Et de Port Cros Elle boude de dos. Trois gardes fous, Aux gardes à vous. Elles commémorent, Ses beaux, ses morts. Toujours debout, Là , jusqu’au bout. ------------------------------- Le siècle d’avant, En mil neuf cents. L’an quarante quatre, Il faut se battre, Pour en finir, De cet empire. Un bel été, C’est en juillet. Un trente et un, Tôt le matin. Il est six heures, Un vent de peur. -------------------------- Là , c’est un lieu, Bénit des Dieux. Une base unique Des lois laïques. Un bel endroit, L’homme à des droits. La femme sourit, Elle pleure, elle crie. Elle se dévoile, Rit aux étoiles. Elle sait faire mal, Aussi aux mâles. --------------------------------- Malgré l’outrage, Les cieux d’orage, Je m’étonnais, Ils pardonnaient… Collaboraient… Pas tous, c’est vrai. Certains humains Sont restés sains. Nos combattants, Les résistants. Merci Les Justes, D’autres… visaient justes. ---------------------------------- Certains disaient, M’interdisaient, De trop souffler, Même de parler. Ils questionnaient, Ils marmonnaient. » (Un Juste) Nous, les kakis, Eux, les jaunis, Sommes-nous amis ? (Un Quitirejuste) T’a rien compris ! Ils se ressemblent… On les rassemble… -------------------------------- (Le Mistral) Pourtant des ans, Auparavant, Soufflait du nord, L’odeur de mort. D’est le vent, Pleurait souvent. Dans leurs nuages, Des témoignages. Gémissements, Puis hurlements. Des cris… Le noir… Fumées d’histoire. ------------------------------- Ces jeux d’enfants, Bons et méchants. Colin Maillard, Dans les placards. L’entrée discrète D’une vie secrète Des Ritournelles, La vie est belle. Jeu de cache-cache, Viens ! Je t’arrache ! T’es vu ! Horreur ! T’es pris ! Tu meurs ! -------------------------------------- Cow-boys, indiens Là , je te tiens… Chacun dévoile Sa grande étoile ; Lui, de shérif, L’autre, de juif. Anne et puis Franck, Chacun nous manque. Un Vélodrome, Venez les mômes ! Des bicyclettes Bleues que l’on jette. ----------------------------- Et puis Drancy, Tous réunis, Prés de Paris, Un camp d’amis. Pour des vacances ? Belle ignorance. Car, juste avant, C’est important. C’est en mairie Que l’on s’inscrit. En capitales Peine capitale. ----------------------------- Et notre police, Se prête au vice (Anne) Tient, un gendarme, Qui pleure des larmes. (Un policier) C’est de bonheur, Il a du cœur. (Franck) Camp de vacance C’est de la chance Enfin ailleurs Pour le meilleur. Super chérie ! (Le Mistral ) Supercherie… ----------------------------- Même les voisins, D’anciens copains Jouaient Les Malins Lâchaient leurs mains. (Un voisin) C’est pour votre bien, A l’an prochain… (Le Mistral) Pour ces familles, Fils, mères et filles. De n’importe où, Depuis partout, Grand-mère, grand-père, Plus de repères. ------------------------------------ Comme un témoin, D’un peu trop loin Je vois des voies, J’entends des voix, Des véhicules Qui s’articulent. Des cris ? Des Pleurs ? Est-ce du malheur ? (Un policier) Non, non et non, Bien sur que non ! C’est du bonheur… (Le mistral) Gaz et vapeur… ------------------------------- (Le Mistral ) Mais revenons, A nos moutons, L’an quarante quatre, Il faut se battre. Il est six heures, Je sais par cœur. Ce fut un jour, Plus long que court. De mal au cœur, De folles rumeurs, D’un imminent, Débarquement. --------------------------- Donc, pour le lieu, C’est merveilleux. C’est un décor, Fait de trésor. Un paysage, Fait de rivage. Le littoral, Une carte postale. Même les dieux, Ne trouvent pas mieux. La Mort attend, Elle prend son temps. ----------------------------- La Croix Valmer, Du feu dans l’air. Le jour d’avant, Du bleu du vent. La ville est belle, Presqu’irréelle. Douce est la plage, Veille de carnage. Si romantique, L’avant tragique. Les feux du ciel, Vont fondre sur elle. ---------------------------- La nuit prend fin, Vient le matin. Un estival, Toujours égal. Rase le soleil, Luis, émerveille. Sortez violons, Les sanglots longs Gémit Tristesse, Sourit Détresse. Chantez Malheurs, Bientôt c’est l’heure. ------------------------------ Ce matin là , Le Diable est là . Pour tout ces pères, L’Enfer espère. Un pied d’estal, La Mort s’installe. Quelques amis, Sont réunis. Trois sont assis ; Lentagonie, Atrocesouffrance Et Manqdechance. ---------------------------- Il y’a devant, Les Allemands. Depuis là -haut, Les tirs sont beaux. Et ils attendent, Juste une demande. Il y’a derrière, Nos militaires. A ras les flots… Les jeux sont clos. Ils font des cibles, Bien trop visibles. ---------------------------------- Entre les deux, Juste au milieu, Il y a elles, Les trois fidèles. Elles sont témoins, Au large, au loin. Elles prennent parti, Un parti pris, Pour les gentils, Les plus petits. Pour les moins forts, Les presque morts. ---------------------------------- Comme elles ont vu, Tout entendu. Elles ont compris, Ca sent l’roussi. Tous seront morts, Sans un effort. Il vient des îles, Un geste utile. D’un lit d’écume, D’un voile de brume, Elles tiennent un drap, A bout de bras. -------------------------------- Nuit et brouillard, Rien n’est hasard. De par cela, On ne voit pas. Cela retarde, Que l’on bombarde. Cela préserve, Que l’on observe, Un fou carnage, Un grand naufrage. Les deux compteurs, Sonnent zéro heure. ------------------------------- De ces navires, Des cœurs chavirent. Sous ces bateaux, Chaque radeau, Quelques méduses, Rodent et s’amusent. Tous sont fiers, Sous cette bannière. Rien ne trahi, Juste envahi. L’odeur de peur, Acre sueur. ------------------------------ Une profusion De confession. La confusion, Des religions. Toutes étaient là , Même tout bas. Une croix, un voile, Jaune une étoile. La Mecque derrière, Dernières prières. Une France unie, Je vous le dis. ----------------------------- Et tout à coup ! Le ciel est fou ! Les feux d’enfer, Tombent sur terre. L’assourdissant, Crève les tympans. Pour les détails, De la bataille, C’est imprudent, D’être devant. Rien n’est certain, Nous sommes trop loin. ------------------------------------- Mais juste après, Qu’elle soit passée, Il reste des traces De leurs audaces. L’homme est féroce, Des chairs, un os. Abominable, Rouge et le sable, Des mils soldats Morts au combat. L’un agonise, Puis tétanise. ----------------------------- En désaccord Sur quelques corps, Mort et Enfer Font des affaires. Dieux et Jésus Volent au-dessus. Ils se partagent L’après carnage : (Un Dieu) Les bras en croix, Ca compte pour toi ? (Un Jésus ) Mort à genou, Ca compte pour nous ? -------------------------------- (Le Mistral) D’autres sont passés, Ont traversés, Les murs d’obus, Ont survécus, Entre les balles, Tir infernal. Il faut poursuivre, La guerre enivre. Pour les bannir, Enfin finir. Tuer l’infamie, L’ignominie. --------------------------------- Noble conquête D’une reconquête. L’un après l’autre, Ils furent les notre. Tous ces villages Avant l’outrage. Du nord au sud, La lutte fut rude. L’une et puis l’autre, Elles furent les notre, Toutes ces villes, Avant l’exil. ------------------------------- Les nécessaires, Les faits de guerre. Tuer l’animal, Sans faire trop mal. C’est délicat, C’est un constat. Et l’on pardonne, La paix résonne, A cet intrus, Ce malotru. Brulure acide D’un génocide. -------------------------- Dame nature, Elle murmure. Elle reconstruit, Sans faire de bruit, Tout doucement, Elle prend son temps. Le sang, les os, Rouillent dans l’eau, Dans l’eau de mer, Tout s’accélère. Le temps, les mines Les élimine. --------------------------- Les munitions, Les agressions, Avec le temps, Partent dans le vent. Les larmes de guerre Salent l’amer. Trois petites iles Chaque jour défilent. Elles commémorent Ses beaux, ses morts. C’était l’histoire, De ma mémoire. -------------------------------- (Le professeur) Siffle Mistral, Souffle aux Cigales. Tu viens nourrir Les souvenirs. Pour tout ces morts, Continues fort. Voilà mes doux, Comment des fous, Des dirigeants, Bêtes et méchants, Font sans remords, Des millions d’morts. ------------------------------- Voilà comment, Très calmement, Un beau pays, Va s’approprie, Une bannière, De mal manière. Voilà comment, Des documents, Sont validés En comité. Traité joli, Pastille Vichy. ------------------------------- Voilà comment, Vil argument, On justifie, Chez nous aussi, Que soit présent, Un occupant. C’est arrivé, Par le passé. C’était ici, Au paradis. Délire d’histoire. Fraîche mémoire. ----------------------------- Se souvenir, Dans l’avenir. Rien oublier. Ni rien renier. Sinon, pardon, Ils rejoueront… L’intelligence Est notre chance. Et le pardon, Nous donne raison. Car aujourd’hui, Il porte ses fruits. ------------------------------- Et les frontières, Sont loin derrières. L’envahisseur, Ne fait plus peur. C’est notre allié, Belle amitié. L’Europe unie, Vaut-elle un prix. S’il est Nobel, Est-elle plus belle ? La paix depuis, N’a pas de prix. ---------------------------- (Gentil Prince) Ami lecteur, Voilà c’est l’heure, De faire une pause, Je vous propose. Mais pour cette fois, Promettez-moi. Si un beau jour, Un beau détour, Il t’amenait, Te promenait. Pose tes pieds, Sur ces galets. ---------------------------------- Si un demain, Pas si lointain, Vous les enfants, Adolescents, Si vous posiez, Un jour vos pieds. Sur ce rivage, Sur cette plage. Profitez-en Juste un instant. Pour dire merci, A votre vie. -------------------------------- Si un prochain, Main dans la main, Vous les parents, Vous les amants, Regardez loin, Vers le lointain. Dis toi pourquoi Là , tu es toi. Le grâce a qui, Contre ces vies. Tu es ici, Vers elle assit. --------------------------- Même si le temps, Prend tout son temps, Il élimine, Les grises mines. Cache les blessures, Sur fond d’azur. Le blond soleil, Fait des merveilles. Il illumine, Bronze et dessine. Efface les traces, De plusieurs races.
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