MAMAN
Trois fois mère, tu suscitais l'admiration,.
Le travail harassant était ton quotidien.
Tu courais tout le jour, vivais ta profession
Tel un sacerdoce ne te plaignant de rien.
Nous étions en ce temps un peu trop seuls parfois.
Un accès de remords nous gratifiait alors
De ton gâteau spongieux mais sublime à la fois.
Nous l'engloutissions en réclamant encore.
Et tu forçais alors ta fibre pâtissière,
Supportais bestioles, caprices et désordre.
Tu naviguais pressée, harassée et fière
Entre obligations et tâches de tous ordres.
Lorsque le grand âge s'invita à ta porte,
Tu assumas encor le soutien sans déchoir,
De ton vieux compagnon et la dure cohorte
Des maux et misères d'un combat sans espoir.
Et puis, tu nous quittas en ce jour de novembre,
Toujours fière et digne, sans une plainte aux lèvres,
Nous laissant là seuls et glacés, devant comprendre
Dans le vide et l'effroi, l'amour que la mort sèvre.
N.G.