Voici la suite d'un poème d'Opale, "Un bleu matin".
Je vous invite Ă le lire - ou le relire -, si vous le souhaitez...
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Liens rompus
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Ne soyez pas aussi cinglante, chère amie.
Il est un plus grand crime, une plus grave faute :
Reconnaissez qu’il est bien pire ignominie
Que d’avoir avancé mes lèvres vers les vôtres !
Je ne mérite pas le rude traitement
Que m’inflige soudain une femme rebelle :
Que vous vous en alliez ainsi, subitement,
C’est pour mon pauvre coeur une chose cruelle !
Demeurez avec moi, en ces bois merveilleux ;
Oublions l’incident qui vient de se produire.
Sur ce geste anodin, veuillez fermer les yeux :
Je n’ai pas provoqué la chute d’un empire !
Lorsque ma main s’est approchée de vos appas,
Quand ma bouche a voulu se poser sur la vĂ´tre,
Aucun trésor, trouvé au coeur de Tanagra,
Ne s’est désintégré, d’une seconde à l’autre.
La vertu d’une femme, en elle bien cachée,
Qu’une Arche d’alliance est aussi précieuse :
La masculine main qui veut s’en approcher
Ne peut en aucun cas ĂŞtre irrespectueuse !
Peut-être une seconde ai-je oublié cela,
Mais ne me faites pas payer cette seconde
En soumettant mon cas Ă une rude loi,
Ce serait pour mon coeur une peine profonde !
Pour la faute commise envers votre vertu,
Je mérite une gifle, et c’est le maximum !
Ne faites pas de moi un pauvre amant déchu
Qui dans les coeurs ne sera plus un galant homme !
Trop grande est la forĂŞt pour mes timides pas.
Je ne veux pas marcher aux côtés du satyre :
Courir après la nymphe ne me tente pas ;
Ce n’est pas en forêt que l’on doit me conduire.
Je préfère rester en votre compagnie,
Même si quelque geste a brisé notre entente...
Laissez-moi réparer la faute, chère amie ;
Dites-moi clairement, de votre voix charmante,
Ce qu’il faut que je fasse, afin de rétablir
Les liens solennels d’une grande amitié.
— Attendez à demain ; je vais y réfléchir :
Ou derrière la nymphe vous irez courir,
Ou vous viendrez jouer du luth à mes côtés !
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Nymphe enlevée par un Satyre, d'après Cabanel (1860)
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