Plume d'or Inscrit le: 30/5/2011 De: Envois: 1552 |
Un songe d'une nuit... Des abyssales profondeurs du sommeil, Lorsque survient l'heure où le songe s'éveille, Elle s'exhaussa, ô merveilleux mirage ! Etait-de la Venus de Botticelli ? Oui ! Mais par quels dieux au centuple embellie ?
Comme à l'offertoire, le Saint Calice, Qui conjure la chimère du maléfice, Son bénitier s'érigeait au rivage, Cupidon l'avait parée de mille atours, Gravé sur sa bouche était son arc d'Amour...
Sur son épaule ruissellent les cheveux, Flots d'une amphore déversant ses nectars, Et l'onde mystérieuse dans le soir blafard, Caresse la hanche en un contour sinueux, Voilant dans un ultime et pudique méandre,
Ce promontoire aux délices consacré, Où s'unissent Jupiter et Cassandre. J'eus tant aimé mordre et goûter sa bouche, Sur son sein frétillant, orgueilleux et pur, Poser ma joue, et succomber, au murmure
D'un coeur qui s'effleure et qu'à peine on touche, Enfin, de la consomption du Feu Sacré ! Et qu'importe que mon corps soit mis en terre, Pourvu qu'avec elle j'embarque pour Cythère ! Je supplie, cherche et implore ce bon Watteau,
Mais en vain...Quand soudain, à quai le bateau ! Ravissant l'Ondine, je l'emporte au large. L'alcyon défunt signe l'imminent naufrage, Le cyclone qui dans l'abîme nous entraîne, Fait taire à jamais le chant des sirènes !
Vivre encore, s'opposer au sacrifice, Au trépas, dans un sursaut, je m'y refuse, Croire, s'accrocher à la vie qui vous hisse En amie, sur un frêle esquif, le radeau, Oui ! Le célèbre, celui de la " Méduse " !
Harassé, sur ma droite, c'est Géricault, J'en suis sidéré, il en reste pantois ! On s'étreint, on rit, nos sanglots sont de joie ! Et Vénus sur sa vague a rejoint Neptune. L'écume de la nuit s'illumine de lune...
J'ouvre les yeux, l'ombre est évanescente Dont le souvenir sombre dans l'imparfait, Et s'évapore en visions délitescentes. L'Amant aux ténèbres se fait discret, Sans bruit, Morphée à mes bras s'est soustrait !
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