Te voila trop tôt arrivé,
Devant la dernière barrière,
Toi qui ne t’es jamais privé,
D’espérer longue carrière.

Dieu en décide autrement,
Mais tu ne sais s’il te rappelle,
Pour prononcer son jugement,
Ou te jeter à la poubelle.

Et dans cet ultime instant,
Où tu sens la vie qui t’échappe,
Alors tu regrette le temps,
Qui s’enfuit en riant sous cape.

Et dans ton corps alangui,
Trop vainement tu recherches,
L’espérance d’un Saint yoghi ;
Hélas, nul ne te tend la perche.

Alors tu en prends ton parti,
Et puis tu frappes à la porte,
En prenant ton air repenti,
Dans l’espoir d’un accueil accorte.

Lecteur, je ne te dirai point,
Qui est-ce qui ouvre la porte,
Car c’est un ultime rond-point,
Où, hélas, l’âme on t’emporte.

Et puis tu resteras tout seul,
Nu, comme un irresponsable,
Et bien plié dans ton linceul,
Telle la denrée périssable.

Capricorne, le 19/08/2012