...

Je vois dans la fadeur succomber mon ardeur
Et je sens le présent au relent du passé.
Cette morne tiédeur qui sévit sans pudeur
De mon été grisant a bien tout fracassé.

Pourquoi faut-il que l’heurt à l’automne précoce
Efface la saison au sommet du clocher,
Quand le bruit du sonneur à l’écho si féroce
Envahit ma maison pour venir m’embrocher ?

Je compte les bonheurs qui se sont succédé
Et j’emplis quelques pages du dernier codicille.
Je vois le lac majeur où le cygne évadé
Est parti sans tapages dans son port si gracile.

La colombe, elle aussi, et son brin d’olivier
Ont séché sans Canon sur un balcon fleuri.
Bientôt la parousie aux portes du chantier
Forgera le chaînon pour ce monde meurtri.

On croit ce que l’on veut, suivant sa conviction,
Ou bien on s’en remet à une sainte ascèse.
Moi je fais un vœu pieux, pour ma résurrection :
Fumer le calumet sans poursuivre ma thèse.

....