Dors, petit âne d'or,
La charge était trop lourde,
La douleur était sourde
Au chemin de la mort.

Dors, petit âne d'argent,
La délivrance est là
Pour soulager tes pas
Sous le soleil brûlant.

Dors, petit âne d'amour,
La corde qui t'enserre
Accentue la misère
Que t'inflige le jour.

Dors, petit âne grison,
Je vois ton sang rougir
La terre de ton martyre,
Barreaux de ta prison.

Dors, petit âne fourbu,
Tes bourreaux s'en amusent,
De diable qu'ils t'accusent
Et de perdre leur dû!

Dors, petit âne diamant,
Ton âme est une infante
Qui s'envole en riant
Aux prairies verdoyantes.

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