Stupéfait, je redescendis, et me trouva nez à nez avec les suffètes qui s’étaient
élevés et me regardaient attentivement, je les embrassai affectueusement,
puis nous nous dirigeâmes vers les escaliers menant aux salles de réception et
procédâmes aux festivités. L’impérieux désir de mes hôtes s’estompa quelque peu durant
nos premières dégustations.Je compris naturellement que la demande de ceux-ci s’élevait
au-delà de notre accord avec nos récipiendaires romains. La souveraineté



de la grande Syrie était en jeu. Nous nous accordâmes pour ne concéder qu’un tiers
des récoltes, au mieux un quart, ce qui suffirait à nourrir l’arrière
garde du monde libre dont les frontières avaient été quelque peu repoussées,
il est vrai, depuis l’avancée des cinq légions débarquées,



mon second qui écoutait attentivement nos tractations m’encourageait à fendre le blé
plutôt qu’à le partager, ce qui n’arrangeait aucunement nos affaires, lorsqu’un messager
parvint à nos côtés pour nous annoncer que Rome était embrasée, je remercia
mon second pour l’avertissement précurseur que comportait son courroux et me tourna à



nouveau vers mes hôtes qui signèrent enfin le renouvellement de notre traité, encouragés par
l’annonce subite et le déclin irréversible qui, selon eux, s’en suivrait pour l’empereur

despote condamné à de lumineuses représailles.

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