Juste au cas où je n’aurais jamais l’occasion de te dire ces choses, j’ai décidé de les écrire ce soir. J’ai mûrement pensé tout au long des mes nuits sans sommeil à ces mots que j’allais coucher sur le papier, afin qu’ils ne te heurtent pas, afin qu’ils ne te fassent pas sortir de tes gongs. Peut-être aurai-je eu l’opportunité de te les communiquer par téléphone, mais j’en doute, alors cet écrit, tu pourras le relire plus tard, un peu comme une vieille conversation de mère à fils, ou d’amie à ami. Lis ces lignes calmement afin que tu ne passe pas à côté de ce que je veux te dire, surtout ne vois rien d’autre en elles que l’amour que j’ai pour toi. Je n’ai pas la prétention de tout savoir, loin s’en faut, mais si ce que j’ai acquis comme leçons dans ma vie peut t’aider, alors mon existence n’en sera que plus complète. Ce que j’écris ici, n’est que souhaits que j’ai envers toi. Puissent-ils t’être d’une quelconque utilité.

N’oublie jamais que personne n’a le droit de te dicter quoi penser, quoi dire, quoi faire. Deviens l’homme que tu dois être, mais en te respectant et en respectant les autres, car ils t’apporteront, l’amour, l’amitié et le bien-être.

N’oublie jamais que tu ne seras jamais parfait, jamais satisfait à cent pour cent, choisit avec discernement tes actes et surtout tes paroles. Il y a toujours une vérité plus profonde derrière une apparence qui te crève les yeux.

N’oublie jamais que si je n’ai pas eu la richesse pour t’offrir tout ce que tu aurais désiré je t’ai offert le plus beau des cadeaux : la vie ! N’est-ce pas le plus beaux des défis ? La vie après 9 mois de grossesse et de souffrance pour entendre ton premier cri, les nuits et les jours de veille, les mains tendues pour tes premiers pas…

N’oublie pas d’aimer, d’amour ou d’amitié. D’aimer de tout ton cœur. D’aimer à en mourir, mais surtout n’en meurt pas. Aimer te fera immanquablement souffrir bien sûr. Mais que serait la vie sans l’expérience de l’amour ? Elle serait vide, sèche et stérile. L’amour t’aidera à découvrir l’essence de l’être humain que tu es, de l’homme que tu es devenu, en fin c’est ce que je pense. Mais surtout, surtout ne laisse pas la personne que tu aimes t’enfermer dans ton couple, ne la laisse pas te couper des autres, ne la laisse pas te faire oublier les êtres qui, avant elle, étaient chers à ton cœur, ne la laisse pas t’obliger à mentir afin de ménager la chèvre et le choux. Ne la laisse pas te dicter ce que tu dois faire. Ne la laisse pas régir ta vie. Ne la laisse pas choisir à ta place. Ne la laisse pas étouffer l’être que tu es. Car si elle t’impose « cela » t’aime-t-elle vraiment ? Est-ce vraiment de cette façon que l’on aime ? Poses-toi alors les questions suivantes : Suis-je heureux ? Est-ce vraiment cela dont j’ai envie ? Ne t’arrête pas à la première réponse satisfaisante, creuse et va plus loin. Souvent par amour nous avons les yeux fermés et ne voyons que ce que notre imagination est disposée à accepter.

N’oublie pas d’avoir encore assez de lucidité pour comprendre, comprendre que tu pourras rencontrer et trouver l’amour de la part de beaucoup de femmes, mais l’amour de sa mère, lui, il est unique car on a une seule maman, et c’est elle que l’on appelle bien souvent en silence lorsque l’on est en souffrance …

Plus les jours passent, plus ta présence me manque. Je ne peux m'empêcher de penser à toi. A ce que tu deviens. Bien sûr je me devais de te conduire sur le chemin de la vie, en te protégeant, en t’encourageant, en te laissant t’échapper chaque jour un peu plus, et cela me fût difficile, autant que ce le fût pour ta sœur. Je t’ai accompagné, guidé du mieux que j’ai pu, comme je le sentais, à l’intuition mais surtout en tenant compte de l’éducation qui m’avait été donnée par mes parents. J’étais fière de l’homme que tu étais devenu, même si parfois certaines choses m’agaçaient. J’ai toujours le réflexe de vouloir vous protéger, vous guider, c’est dur de quitter mon rôle de maman poule. Car vous êtes le plus grand bonheur de ma vie, celui qui me permet de ne jamais flancher durant ces périodes noires où les démons tentent de m’entrainer vers les abysses. Mon cœur est rempli de l’amour que je vous porte, de la fierté que j’ai au regard du chemin que vous parcourez, les mots ne seront jamais assez fort pour dire combien je vous aime.

Mais depuis quelques temps mon cœur saigne aussi car tu as tellement changé que je doute parfois que tu sois celui que j’ai laissé à 1000 kms de moi. Je me pose des questions. Toi si proche, toi qui me soutenais, où es-tu ? Tellement différent le garçon qui téléphone parfois, je sens tellement de tristesse et de fatigue dans sa voix, tellement d’hésitations dans ses paroles que je comprends qu’il ne peut parler librement. Il est devenu si dur, si cassant, s’obligeant à se cacher derrière la charge de son travail, qu’il me donne l’impression d’agir sur des coups de tête sans s’être donné d’instants de réflexion. Je ne peux rester calme alors que je le vois se transformer au fil d’un amour qui certainement le détruit. Petit à petit un mur se dresse entre nous, je subis les sautes d’humeur, les éclats de voix, j’entends des mots qui avant, n’auraient jamais franchis sa bouche, je le sens s’éloigner doucement, devenir indifférent. Alors pour ne pas souffrir de cette indifférence j’essaie de transformer mes larmes en rires en revoyant ses pitreries d’enfant.

Voilà ce que je voulais que tu saches en espérant que tu sauras voir au-delà de mes mots et surtout que tu n’oublieras pas l’amour maternel que j’ai pour toi.

Maman



merci aux modérateurs de déplacer ce texte s'ils jugent qu'il n'est pas à sa place ici M.P 26/03/2012

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nos amis sont des anges silencieux qui nous remettent sur pieds lorsque nos ailes ne savent plus comment voler.