Droits et fiers comme ces colonnes antiques
Qui sans cesse dominent les temps canoniques,
Et toujours s'érigent sur l'ancestral site,
Vous régnez ! Et cet âge qui vous habite,
Véritable, irréfutable, acharné,
Heurte le Souvenir de son doigt décharné !
Mais, au mépris des hivers et de leurs frasques,
Vous ne ployez ni ne rompez sous les bourrasques !

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C'est, la prunelle suspendue à la cime
Du plaisir que je bois la beauté de ta rime...;
Qu'elle soit sucre d'orge, ou amère tel un fiel
Lorsque la vie te tourmente et t'opprime...
De révolte, ou d'amour, ton vers se fait sublime
Peinture du vaste univers existentiel !

Et, dans l'espérance des années qui accablent,
Fidèle serviteur tu demeures aux vocables...,
Mais, point ne consens ta reddition au déclin,
Car, à l'Eternité, Poète, tu es enclin...

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