C’est au bord de l’une d’elles que je vins m’accroupir
pour m’abreuver à profusion de l’eau la plus claire
et la plus douce qu’il m’eut été donné d’ingurgiter,
en de longues lapées agrémentées du chant des
tourtereaux qui sur la berge opposée roucoulaient

en ce merveilleux printemps. Les enfants boutous
s’étaient avancés levant les bras et les posant en
jouant avec leur mains, imitant nos navires à fleur
d’eau, et descendirent le cours de cette rivière
joyeuse en me jetant des regards rieurs, je les
suivis en m’immergeant jusqu’aux cuisses, pliant

l’échine sous les branchages qui nous séparaient,
l’eau étaient si vive et si douce que je plongeai
sous sa surface et nagea sans jamais pouvoir
cependant dépasser ni rejoindre ces enfants
joyeux, qui riaient de plus belles. Quel n’avait

pas été mon bonheur de pouvoir m’immerger
sous la surface de cette eau prodigieusement
rafraichissante. Mais mon bonheur fut de courte
durée car j’avais à suivre le rythme de ces enfants-
boutous , qui plus agiles que n’importe lequel de
mes hommes, fusaient des branchages au lit,
du lit aux berges, saisissant les branches basses...

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