c’est l’homme besogneux qui soudain s’arrête
devant un être obscur informe et maladroit
qui gémit à fendre l’air et qui dort comme un roi
c’est un bébé où chacun s’agenouille comme il se doit

né dans la douleur mais quelle source de bonheur
que cette boule joufflue et pleine de chaleur
l’homme à genoux devant la mère et l’enfant
pleure devant sa descendance comme un repentant

chaque naissance nous ramène à notre enfance
les tendres souvenirs du sein et de l’insouciance
émeuvent le cœur de l’homme pris par la besogne
son univers bascule quand la vie de son sang cogne

c’est une renaissance qui le ramène à l’essentiel
les biens les exploits la notoriété et la gloire
deviennent vite égoïsme et orgueil en purgatoire
les pleurs d’un enfant ébranlent la terre et le ciel