( A mon ami Jo.)

Dans le cosmos je tente une lévitation
Légère matière sans sa laide fortune
Et ne perçois plus qu’une tendre agitation
Trémolo d’un tremble qui boit son lait de lune.

Une étoile amie sublime l’émotion
D’un cœur qui s’éloigne du satanique écueil
N’a-t’elle pas voulu la dure amputation
D’une main perfide lovée en mauvais œil ?..

Certes, il est vrai que manque un astre à mon sein
L’Ecrit aura mué en un long palimpseste
En phlyctène fessu sur lignes de la main
Faisant de moi Pyrrhus tout au long de ma geste.

Mais je sais bien aussi, item cosmogonique
Datant d’avant l’ère de l’écume totale
Qu’au nombril des trous noirs se trouve un œil magique
Qui vous délivre du supplice de Tantale.

Dans ma lévitation, je me vide du vide
Et vide de son eau le puits de la rancœur
Jusqu’à noyer en moi toute idée de suicide
Et coller mon karma aux parois du bonheur.

Vaine fatalité ! –de ma foi rien ne cède !
Il gagnera mon cœur…Cette lune bénie
Guidée par le pulsar qui lui chante en aède
L’exclusive attraction d’une idylle infinie.
A.Alloun