Jadis au catéchisme, le curé nous disait :
Soyez sages, gentils, serviables, obéissants,
Ne vous disputez pas, honorez vos parents
Etudiez vos leçons et ne mentez jamais
Dieu vous en saura gré, vous récompensera
De ses nombreux bienfaits toujours vous comblera
Et lorsque arrivera la fin de votre vie
Il vous accueillera, c'est sûr, au paradis !

Là-haut dans les nuages, entouré de ses anges
Il trône en souriant derrière sa barbe blanche
Vous pourrez l'admirer et chanter ses louanges
Dans un bonheur parfait et pour l'éternité...
(L'éternité c'est long... je crains de m'ennuyer...)

Quant au sort réservé aux méchants, aux damnés...
Il nous faisait frémir rien qu'à l'imaginer :
Dans le feu de l'enfer Lucifer les attend
Avec sa queue fourchue, ses cornes et son trident
Fignolant ses supplices, le masque ricanant...
Pas de pardon pour eux, ils sont bannis du ciel
Et voués à jamais aux flammes éternelles !

Lorsque j'étais enfant tout était noir ou blanc
Le diable et le bon Dieu, les bons et les méchants
Quand on était du bon côté de la barrière
On n'avait rien à craindre du ciel ou de la terre
Images d'Epinal, bienheureuse utopie...
Et si le paradis était dans notre vie
Avec ceux qui nous aiment, nos parents, nos amis ?

Dans un pays où certes tout n'est pas parfait
Mais où il est encore permis de s'exprimer
De dire sans tabou ce qu'on a sur le coeur
Et même quelquefois de crier sa fureur !
Que l'on soit homme ou femme, d'ici ou bien d'ailleurs
Où l'on peut s'amuser au détriment des grands
Et rire des travers de tous nos dirigeants !

Le paradis est là, dans les yeux d'un enfant
L'amour d'un compagnon, un arbre dans le vent...
Le parfum d'une rose ou un soleil couchant
Tout ce que la nature nous offre constamment
Voilà mon paradis, ici et maintenant !

Automne