Du ponton de mon enfance,
Je regardais à travers l'eau
Le vent poussant les grands voiliers.
Sur les hauts fonds gisait béante
Quelque carcasse disloquée.
Un vieux chêne dont les membrures
Pourrissaient au soleil d'azur,
Me contait son aventure.
Un poisson clown faisait son cirque
En brouillant l'eau de mes songes,
Et le fil de ma rêverie.
Mais l'araignée de ma mémoire
Possède un don particulier
Pour tisser dans les étoiles
Sa toile de fond barbouillée
Du sel des éphémérides
de mon enfance
en filet d'or,
Là où mon âme flotte encore.
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