l'équilibre précaire
d'une équerre
contre un mur,
où le pan se dit sûr,
où le temps
se confond
en prétextes bidons.
ne pas voir l'hirondelle,
et la belle
araignée
sur sa toile tissée
par l'effort,
pour la mort.
ne pas même y penser
toujours préoccupés
qu'ils sont,
voyons,
lorsque l'orage avance,
par leur âge, prudence!
les briquettes du mur
se déscellent à mesure
que la pluie les ravine,
qu'avancent les machines
en troupeaux
de ciseaux
affutés pour couper
l'herbe sous les pieds.
la lune est un miroir
où ma terre doit voir
les puces qu'elle abrite
et qui la décapitent
dans le sang.
et l'enfant?
qu'advient-elle?
que fait-il?
sur son dos, en exil,
toujours plus incité
à jouer les pionniers
et les conquistadors,
les baby stars en or
aux arènes,
sur la scène.
s'il existe un diamant
qui mérite intérêt,
ne prêche pas le vrai
pour trouver l'évident.
la naissance et l'instinct,
s'ils sont actes divins
sont essence grégaire,
et la terre,
et le verre,
argile et sable cuit.
a la source jaillie
l'enfant sait qu'il boira.
dans le creux de son lit
l'enfant y dormira.
ses larmes sont rougies
sitôt l'adolescence,
puis trempées
pour trancher
dans le vif de l'absence
qu'il fera bon usage
d'apprivoiser, demain.
dans sa vie encore sage
où fleurissent les seins,
les miroirs déformants
dansent aux quatre coins
de la chambre d'enfant.
bon sang qu'elles sont belles!
ces fleurs à peine écloses
et qui posent,
étincelles
dans un bidon d'essence.
la lame du couteau
qui glisse sur sa peau,
gravant des initiales,
petits signes banales
sur un coeur encore nu.
l'amour, t'en souviens-tu?
toi qui as jusqu'ici
piétiné et détruit
sans t'en être aperçu!
tu vois, le sable coule
entre tes doigts serrés.
la terre est une boule
que tu voudrais carrée,
pour le temps,
pour l'argent:
le confort est au prix
de quelques sacrifices,
et tant pis si ta vie
génère ces immondices.
regarder l'invisible,
entendre le silence,
parler de l'indicible
peur, de la souffrance
sans honte préconçue.
le chemin parcouru
en tout sens,
en présence
du rien, n'engendre que
l'indifférence, là
où l'esprit manque,
la solitude va.

septembre 99

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