Elle attend que se lève le jour à la fenêtre de sa chambre d' hôtel. L'obscurité cède peu à peu la place à la lumière bleutée en l'horizon. La surface de la mer, ourlée de vagues écumantes, se confond avec le ciel et vient éclater en gerbes sonores contre la digue qu'elle aperçoit en contre-bas, bordée de palmiers et d'orangers.
Sa mémoire lui renvoie cette image lointaine quand elle s'y promenait de la main de sa mère.
A-t-elle eu raison de revenir ? Ou n'est-ce qu'une sorte de sentimentalisme tardif venu avec l'âge ?
Que cherche-t-elle dans les rues de cette ville, de ce pays, qui ne sont plus vraiment les siens ?
Enfin elle se décide à sortir. Le soleil éclaire le paysage de tons pastels, son odorat lui apporte toutes ces senteurs qui ne l'ont jamais quittée depuis son départ et qui touchent chaque fibre de sa mémoire et la renvoient à son enfance.
Son cœur s'accélère, sans doute l'effort de presser le pas vers la maison qui fut la sienne il y a si longtemps.
Elle est là enfin devant ses yeux, fidèle aux images figées de son souvenir et pourtant si différente.
Elle n'a pas vraiment changé pourtant, bien que ses couleurs lui semblaient plus vives alors et que le jardin ,jadis vivant de rires d'enfants, soit enveloppé d'une atmosphère d'abandon.
Elle s'appuie à la grille d'entrée, assaillie par le passé qui ne se reconnaît pas en ce présent.
Non , elle n'aurait jamais dû revenir.
Galia
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Il n'y a pas de chemin qui mène au bonheur....
....le bonheur est le chemin.