Plume de platine Inscrit le: 17/9/2008 De: Somewhere over the rainbow Envois: 8473 |
Ta bonté je la pleure à souffrir. Il quitta son pays déchiré, Par l’étreinte l’adieu à sa mère, Et ce temps où s’annonçait la guerre, Il partit déjà plein de regrets.
Avec lui un sac et une adresse, D’un grand oncle évadé avant lui, Survivant comme en nid, en réduit, Où mon père y retrouvait tendresse.
Le Paris de l’époque était sourd, Au pari d’un avenir meilleur, A tous ceux venant en travailleurs, Amputés de leurs plus chers amours.
Mais la chance est cruelle et s’invite, Au destin qu’une loi va élire, Heureux les sachant écrire et lire, Mon père allait s’établir bien vite.
Un taxi et six enfants plus tard, Nous étions à tes yeux les chéris, On ne manquait de rien à l’abri, De ton coeur débordant, plein d’espoirs.
Tu disais qu’être bon c’était tout, Qu’on ne vit que de ce que l’on sème, Qu'être juste est la justice même, Tes valeurs m’ont transmis leurs bijoux.
Aujourd’hui tu retrouves ton ciel, Près d’un arbre dominant la terre, De l’adieu adressé à ta mère, Aujourd’hui tu reposes près d’elle.
Oh Papa ! J’ai tenté de te dire, De te dire ô combien je t’aimais, De te dire ô toujours, à jamais, Ta bonté je la pleure à souffrir.
A mon père. M.H. 02/05/2011.
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