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Expéditeur Conversation
pikaya
Envoyé le :  27/2/2011 13:08
Plume de platine
Inscrit le: 18/2/2011
De: Bouches du RhĂ´ne
Envois: 3736
Nostalgie
NOSTALGIE


Sous le ciel de Provence, une quarantaine d'hectares surplombe discrètement, villes et sites industriels qui l'entourent, la dépouillent et l'étouffent sans scrupule. C'est dire le peu d'envergure de cette colline, si douce à mon cœur.

Enfants, nous l'arpentions avec allégresse lorsque mon père décidait de nous faire prendre l'air. Mon amie et moi, ne l'attendions pas toujours. De-ci delà, nos jeux nous propulsaient près des ruines, de « Notre Dame de Pitié » chapelle depuis restaurée.

Certes, j'étais arrivée sur le tard dans sa vie. Pourtant, ce fut bel et bien ce maudit accident de travail qui le précipita dans la vieillesse. Aussi il était davantage mon grand-père qu’un papa ordinaire.
Comme tous les anciens, il aimait me raconter son passé. C'est ainsi que dans ce lieu encore un peu sauvage, il m'expliquait comment dans son enfance, avec des gamins de son âge, ils défendaient ce territoire contre les ennemis, venus de la commune voisine.
Mon imagination se prêtait si bien à ses confidences que j'étais transportée sur la colline d'autrefois, plus hostile et aux horizons champêtres à perte de vue, me précisait-il. C’est alors que dans le flou d'un de ses recoins, il me semblait percevoir le garçonnet qu'avait dû être mon père.

Quelques décennies plus tard, cette vision furtive jaillit toujours de ma mémoire. Quant au souvenir indélébile, du vieux Monsieur à la casquette, s'aidant de sa canne, chaque jour il accompagne mes promenades matinales.

Sept ans déjà qu'à l'aube, à ces instants magiques quand renaît le jour, j'ai rendez-vous tout là haut. Régénérée pendant la nuit et pas encore souillée de mille pas, à cette heure notre colline est un havre de paix pour les frêles écureuils, les rares lapins et les habitués en quête de tranquillités.
Désormais, dans ce paysage Broc n'est plus. Dans sa 12ème année, il quitta ce monde dans lequel il avait si intensément vécu.
Il avait 8 mois quand il se réfugia dans notre jardin, sans collier et la faim au ventre. C'est donc, la gamelle à la main que nous devînmes instantanément les serviteurs et maîtres, de ce golden bâtard de couleur orange.

Il fut le plus libre et le plus heureux des chiens ; ni dressage, ni chaîne, ni clôture côté ruisseau. Choyé comme un Prince, il allait et venait à sa guise. Bref, des conditions idéales pour une vie sociale canine bien remplie. Aussi ne s'en privait-il pas !
Tout d'abord, il y avait ses camarades de jeux qui venaient l'attendre près de l’eau. Lorsque nous nous en apercevions alors qu'il dormait, la prononciation du mot « copains » suffisait pour qu'il dresse l'oreille, ouvre un œil et d'un bond abandonne son dodo pour les rejoindre.
« - Ah les cabots ! Il fallait les voir dans le champ d'en face, jouer à se disputer un ballon crevé ou un vieux pneu trouvé » !
Puis aux moments opportuns, il était le visiteur invétéré de l'école du quartier.
Si les arbres qui la bordent pouvaient parler, ils raconteraient l'histoire d'un cours d'Ă©ducation physique qui pour un jeune enseignant, tourna au cauchemar. Ils vous diraient comment un match de basket, fut interrompu par un chien Ă  la gueule de clown qui s'appropria le ballon, pour la plus grande joie des enfants.
Si les murs du réfectoire étaient des commères, ils rapporteraient qu'un certain Broc venait aux environs de 14 heures, manger des friandises offertes gracieusement par les cantinières.
Nous avions beau le gronder et le surveiller ce loustic, rien n'y faisait. Il savait s'y prendre pour partir à l'anglaise. Il faut dire qu’au fil des ans, la nourriture était devenue malheureusement, son vice dominant.
Toutefois, ce qu'il appréciait par dessus tout, c'est que nous l'amenions à la colline. Là-haut, en Seigneur des lieux, il s'en donnait à cœur joie.
« - Dans ses belles années, il était beau notre Broc, svelte, courant le poil roux au vent » !

Deux ans après, les imbéciles ne nous demandent plus si notre intention est d’en reprendre un. Peut-être ont-ils compris qu'il était plus qu'un animal, qu'il était un membre à part entière de la famille.
A moins qu'ils croient que Shaddi l'ai remplacé. C'est vrai que tous les matins, là sagement devant sa maison, cette petite chienne nous attend et durant 2 heures nous considère comme ses maîtres. Bien non, elle n'est que notre copine que nous aimons beaucoup et nous la respectons telle qu’elle est : avec un chez elle et des propriétaires.
Maintenant que notre compagnon est parti, c'est sous notre escorte qu'elle vient gambader, mais parce qu’elle en a décidé ainsi.
Tout comme elle avait choisi« son alter égo », elle ce Fox hargneux, au coup de dents facile pour les étrangers de passages. Je la revoie encore se précipiter chaque matin, sur notre Toutou pour l'inonder de bisous à la mode des canidés.
« - Dire que certains pensent que l'amitié entre clebs n'existe pas » !
Castrés tous les deux, de toute évidence cette petite chienne intelligente, ne convoitait pas le mâle mais bien l'ami.
Sans doute le remerciait-elle de sa gentillesse innée et de la protection ressentie en sa compagnie. Peut-être aussi, lui disait-elle : « - viens, tu ne le regretteras pas, ensemble on va bien s’amuser ».

En effet, de vrais fous pleins d'énergie ces deux là, et avec çà de parfaits complices pour chasser le lapin. Cela dit, heureusement pour les lapins et mon aversion pour les chasseurs, ils revenaient toujours bredouilles.

Hélas, à l'âge de 10 ans, une maladie génétique lui fit perdre complètement la vue. Brave Broc, il ne se découragea pas pour autant !
Bien sûr plus possible d'aller à l'école. Néanmoins l’heure sonnée, sa cécité ne l'empêchait nullement de se rendre chez mémé Margot, un autre chez lui où il aimait pavoiser le temps de quelques caresses en dégustant son petit dû. Puis il reprenait son chemin, traversait patiemment le jardin, de mémoire visait le portillon grand ouvert et s’invitait chez mémé Gaby qui avait fini par s’y attacher profondément.
Il avait le sens des relations cette canaille. Pour lui les câlins et les petites collations, çà ne se refusait pas.
Pas plus qu’il ne renonçait aux promenades dans la colline. Avec quelques mots clés pour l'urgence, très vite enregistrés et tous ses repères de chien, il nous suivait, toujours content et le plus naturellement du monde. Aucun problème non plus lorsqu'il fonçait sur nos collègues promeneurs qu'il reconnaissait de loin, histoire de leur extorquer un biscuit.
Quant à Shaddi, attention aux provocateurs à quatre pattes qui approchaient de trop près son ami.
Parfois, à l'appel de sa copine, instinctivement il se lançait dans sa direction, alors guidé par son maître, il faisait quelques pas entre les broussailles, puis s'arrêtait net, vaincu par trop d'obstacles....
« - Nostalgie Nostalgie, quand tu passes par là, tu fais mal » !...


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Sujet :  Expéditeur Date
 » Nostalgie pikaya 27/2/2011 13:08
     Re: Nostalgie cyrael 27/2/2011 20:52
       Re: Nostalgie pikaya 28/2/2011 10:48
     Re: Nostalgie Honore 28/2/2011 11:05
       Re: Nostalgie pikaya 3/3/2011 20:10
         Re: Nostalgie cyrael 9/3/2011 19:23
     Re: Nostalgie sudiste1 10/3/2011 22:12
     Re: Nostalgie Chibani 10/3/2011 23:03
       Re: Nostalgie ghiscou 5/5/2011 23:49
     Re: Nostalgie Facillire 21/5/2011 17:46
     Re: Nostalgie pikaya 23/5/2011 19:29
       Re: Nostalgie Saturne 4/5/2012 21:34

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